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Vincent,
Ton livre est arrivé avec le cachet de la poste faisant foi et le tampon du Bec en l’air, maison d’édition que j’aime comme j’apprécie tous les éditeurs indépendants de livres de photographie.
A l’arrière du petit colis, il est écrit « expéditeur : Vincent Josse », à l’intérieur le livre et ton petit mot : « Tu connais bien ce trajet dans le bus 72, Brigitte ! Je t’embrasse fort ».

Effectivement, je connais bien ce bus puisque pendant des années, je l’ai aussi emprunté pour aller travailler à France Inter. Alors l’ouvrir et regarder ces personnages me plait. Ce bus appartient à un passé que j’ai aimé, tellement, avec ce plongeon dans la photographie les dix dernières années.
Je reconnais avec tes photographies le trajet du bus 72, le temps qui passe, des vies dans les écrits des auteurs et des autrices que tu as convoqués.
Les femmes, les hommes, leurs tenues, les mines renfrognées, les attitudes, la supériorité du regard, la certitude de sa bonne place dans la société comme dans ce bus. Une histoire de pouvoir : « Je coupe, je taille. Je décide. Je m’assieds là. Je suis sûre d’avoir droit à une place assise où que je sois. Si je dois rester debout, en manteau rouge et lunettes de soleil, je me cramponne à la barre, on ne sait jamais qui pourrait venir me bousculer ». (Cf. le texte d’Annie Ernaux).
Bravo pour ce livre Vincent…
Je t’embrasse moi aussi,
Brigitte