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C'est un très beau livre au premier regard. La couverture semble craquelée. Elle est en toile.
A l'intérieur, des photos, noires.
Puis un texte de Jacques Grison, puis de Maria A. Brinco de Freitas, puis un dialogue entre Jacques Grison et Stéphane Duroy : "Conversations sur la photographie".

Jacques Grison : "Les âmes sont souvent à nos rendez-vous. Rendez vous illusoires, oui, mais pas vains. 
Paradoxalement, leurs douloureux territores  transmettent une certaines paix, ce qui semble peu compréhensible pour beaucoup.
La photographie stimule notre errance et nos explorations des endroits les plus inquiétants, et nous conduit à affronter nos propres peurs. Devant la part la plus sombre et la plus déchirante de l'homme, il n'y a pas d'échappatoire possible, contraint d'être là, présent à soi même , en retrait de tout égo, en communion avec les morts.
Cela aiderait il à une conjuration de la mort elle même …? 
D'où l'apaisement, peut être..."

Je n'ai jamais rencontré Jacques Grison mais ce qu'il me donne à voir sont des lieux habités par des fantômes que l'histoire a enfermé là : Ville Evrard, Ancien Asile, Neuilly sur Marne. Abri de la Première guerre mondiale, Reims. Prison Sainte Anne, Avignon. Eglise Notre Dame, Dugny sur Meuse.

Traces et empreintes de cris.  J'ai envie de gratter la surface des images pour trouver ceux qui se terrent là depuis que l'Histoire les a malmenés. Jacques Grison les conduit vers nous.